Beno�t XVI condamne la corruption et l'avidit� du monde |
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Rome, le 11 Avril 2006 - Le pape Beno�t XVI encourage les fid�les � vivre une
pauvret� int�rieure fasse � la corruption et � l'avidit� ambiantes. Beno�t XVI a
invit� le monde � accepter le symbole de la Croix. |
Photo: Beno�t XVI - hom�lie
En deuxi�me partie texte
int�gral des questions et r�ponses entre les jeunes
et le pape Beno�t XVI, � m�diter (1)
Des milliers de jeunes provenant du
monde entier ont particip� � la messe du Dimanche des Rameaux c�l�br�e et pr�sid�e par le Pape Beno�t XVI, � l'occasion de
la XXI Journ�e Mondiale de la Jeunesse.
Au d�but de l'hom�lie, le Saint-P�re a rappel� que depuis vingt ans, "gr�ce � Jean-Paul II, le Dimanche
des Rameaux est associ� � la journ�e de la jeunesse - le jour o� tous les jeunes
du monde vont � la rencontre du Christ, d�sireux de l'accompagner dans leurs
villes et dans leurs pays afin qu'Il soit au milieu de nous et puisse �tablir sa
paix dans le monde".
"Si nous voulons aller � la
rencontre de J�sus et marcher avec Lui sur sa route - a dit Beno�t XVI- nous
devons nous demander: Sur quel chemin veut-il nous guider? Qu'attendons-nous de
Lui? Qu'attend-il de nous?"
Commentant ce qu'a dit le proph�te
Zacharie sur le roi venu qui "sera un roi des pauvres, un pauvre entre les
pauvres", Beno�t XVI a soulign� que "l'on peut �tre mat�riellement pauvre mais avoir
le c�ur rempli des convoitises de la richesse et du pouvoir qui en d�coule. La corruption et l'avidit� qui d�vastent le monde actuel ne peuvent �tre vaincus
que par la libert� int�rieure" qui " ne se trouve qu'en faisant de Dieu notre
richesse".
"Le deuxi�me aspect mis en �vidence
par le proph�te - a poursuivi Beno�t XVI - nous montre un roi de paix. Cela se
concr�tise dans la personne de J�sus par le signe de la Croix. La nouvelle arme,
que J�sus nous met en mains, est la Croix - signe de r�conciliation, signe de
l'amour qui est plus fort que la mort. Chaque fois que nous faisons le signe de
croix, nous devons nous rappeler de ne pas opposer � l'injustice une autre
injustice, � la violence une autre violence; nous devons nous rappeler que nous
pouvons vaincre le mal que par le bien et jamais en rendant le mal pour le mal".
Puis parlant de la troisi�me
affirmation de Zacharie, "le pr�avis d'universalit�", le Pape Beno�t XVI a
expos�:
"Le Christ r�gne se faisant Lui-m�me notre pain et se donnant � nous. C'est de
cette fa�on qu'il construit son Royaume. Entrons dans son royaume de paix et
saluons en Lui, d'une certaine fa�on, tous nos fr�res et s�urs, car Il vient
pour cr�er un royaume de paix dans ce monde d�chir�".
"Les trois caract�ristiques
annonc�es par le proph�te - pauvret�, paix, universalit� - sont r�sum�es dans le
signe de la Croix, poursuit Beno�t XVI. C'est justement pour cela que la Croix
est devenue le centre de la Journ�e Mondiale de la Jeunesse. Pendant un temps,
qui n'est pas encore totalement r�volu, le christianisme a �t� refus� � cause de
la Croix. La Croix veut dire sacrifice, disait-on, la Croix est le signe de la
n�gation de la vie. Nous voulons au contraire, la vie enti�re sans restriction
et sans renonciation".
"Le Dimanche des Rameaux, nous
confirme donc que la Croix est pr�cis�ment l'authentique grand 'oui', que la
Croix est l'authentique arbre de la vie. Nous ne trouvons pas la vie en se
l'appropriant mais en la donnant. L'amour - a conclu Beno�t XVI - est un don de
soi, et c'est pour cela que la Croix symbolise le chemin de la vie authentique".
VIS 060410 (600)
Le Christ, caract�ris� par le signe de la croix
Pour Beno�t XVI, le Christ est aussi un roi de paix caract�ris� par le signe de
la croix "la nouvelle arme que J�sus met entre nos mains (�), signe de
r�conciliation, signe que l'amour est plus fort que la mort�.
�Chaque fois que nous faisons le signe de la croix, a encore soulign� le pape
Beno�t XVI, nous devons nous rappeler de ne pas opposer � l'injustice une autre
injustice, � la violence une autre violence�. �voquant l'entr�e du Christ dans
la ville de J�rusalem avant sa mort, dont fait m�moire la f�te des Rameaux,
Beno�t XVI a encore not� qu'il n'�tait pas arriv� �dans un fastueux carrosse
royal, ni � cheval comme les grands du monde, mais sur un �ne qu'il avait
emprunt��.
A
l'ouverture de la messe, Beno�t XVI a �t� accueilli, comme le Christ �
J�rusalem, au chant de �b�ni soit celui vient au nom du Seigneur�. Accompagn� de
cardinaux et d'�v�ques, Beno�t XVI s'est rendu en procession jusqu'� l'autel,
sur le parvis de la basilique vaticane, pr�c�d� par la croix des JMJ. Au cours
du long r�cit de la Passion du Christ, le pape s'est agenouill� un instant �
l'�vocation de sa mort.
Aux c�t�s de Beno�t XVI, conc�l�braient le cardinal Camillo Ruini, vicaire de
Rome, le cardinal Joachim Meisner, archev�que de Cologne o� s'est tenue la
derni�re JMJ, le cardinal George Pell, archev�que de Sydney, et Mgr Stanislaw
Rylko, pr�sident du Conseil pontifical pour les la�cs qui organise ces journ�es
pour les jeunes. Ils �taient entour�s nombreux cardinaux et �v�ques de la curie
romaine.
(1)
Dans la prolongation des
extraits de l'hom�lie du Saint-P�re, nous publions le texte int�gral du dialogue
entre le pape Beno�t XVI et les jeunes, dialogue qui a eu lieu la veille sur la
place Saint Pierre.
Texte int�gral
Le pape Beno�t XVI a rencontr� les jeunes de Rome et du Latium, place Saint-Pierre, en pr�paration � la Journ�e mondiale de la Jeunesse qui avait lieu
cette ann�e dans les dioc�ses, le dimanche des Rameaux. Au cours de la
rencontre, cinq jeunes ont pos� des questions au pape, sur la parole de Dieu, la
vie affective et le mariage, les d�fis que les jeunes doivent relever
aujourd�hui, la vocation consacr�e, le rapport entre la foi et la science.
1. Saintet�, je m'appelle Simon, de la paroisse � San Bartolomeo �, j'ai 21 ans
et je fais des �tudes d�ing�nierie chimique � l'Universit� � La Sapienza � de
Rome.
Avant tout, merci encore de nous avoir adress� le Message pour la XXIe Journ�e
mondiale de la Jeunesse sur le th�me de la Parole de Dieu qui illumine les pas
de la vie de l'homme. Face aux pr�occupations, aux incertitudes quant �
l'avenir, ou encore lorsque je me retrouve simplement face � la routine
quotidienne, je ressens moi aussi le besoin de me nourrir de la Parole de Dieu
et de mieux conna�tre le Christ, afin de trouver des r�ponses � mes questions.
Je me demande souvent ce que ferait J�sus s'il �tait � ma place dans une
situation pr�cise, mais je n'arrive pas toujours � comprendre ce que me dit la
Bible. De plus, je sais que les livres de la Bible ont �t� �crits par des
personnes diff�rentes, � des �poques diff�rentes, toutes tr�s �loign�es de moi.
Comment puis-je reconna�tre que ce que je lis est la Parole de Dieu qui
interpelle ma vie ? Merci.
Je r�ponds en soulignant d�j� un premier point : il faut dire avant tout que les
Saintes �glises ne sont pas � lire pas comme un livre d'histoire quelconque,
comme nous lisons, par exemple, Hom�re, Ovide, Horace; il faut la lire
r�ellement comme la Parole de Dieu, c'est-�-dire en instaurant un dialogue avec
Dieu. Il faut avant tout prier, parler avec le Seigneur : � Ouvre-moi la porte
�. C'est ce que dit souvent saint Augustin dans ses hom�lies : � J'ai frapp� �
la porte de la Parole pour trouver finalement ce que le Seigneur veut me dire �.
Cela me semble un point tr�s important. On ne lit pas les �glises selon les
m�thodes de l�universit�, mais en priant et en disant au Seigneur: � Aide-moi �
comprendre ta Parole, ce que tu veux me dire dans cette page �.
Un second point est : les Saintes �glises introduisent � la communion avec la
famille de Dieu. On ne peut donc pas lire seul les Saintes �glises. Certes, il
est toujours important de lire la Bible de fa�on tr�s personnelle, dans un
dialogue personnel avec Dieu, mais en m�me temps, il est important de la lire en
compagnie des personnes avec lesquelles on chemine, se laisser aider par les
grands ma�tres de la � Lectio divina �. Nous avons, par exemple, tant de beaux
livres du cardinal Martini, un v�ritable ma�tre de la � Lectio divina �, qui
aide � entrer dans le vif des Saintes �glises. Il conna�t bien toutes les
circonstances historiques, tous les �l�ments caract�ristiques du pass�, mais il
cherche toujours � ouvrir �galement la porte pour montrer que des paroles
appartenant apparemment au pass� sont �galement des paroles du pr�sent. Ces
ma�tres nous aident � mieux comprendre et �galement � apprendre comment bien
lire les Saintes �glises. Il est ensuite g�n�ralement opportun de la lire en
compagnie des amis qui cheminent avec nous et qui cherchent, avec nous, comment
vivre avec le Christ, quelle est la vie qui nous vient de la Parole de Dieu.
Troisi�me point: s'il est important de lire les Saintes �glises aid�s par les
ma�tres, accompagn�s par les amis, les compagnons de route, il est important en
particulier de la lire en compagnie du Peuple de Dieu en p�lerinage,
c'est-�-dire dans l'�glise. Les Saintes �glises ont deux sujets. Tout d'abord
le sujet divin : c'est Dieu qui parle. Mais Dieu a voulu faire participer
l'homme � sa Parole. Alors que les musulmans sont convaincus que le Coran est
inspir� oralement par Dieu, nous croyons que pour les Saintes �glises, la
synergie, comme le disent les th�ologiens, est caract�ristique; la collaboration
de Dieu avec l'homme. Celui-ci implique son peuple � travers sa Parole et ainsi,
le deuxi�me sujet � le premier sujet �tant, comme je l'ai dit, Dieu � est
humain. Il y a des �crivains individuels, mais la continuit� d'un sujet
permanent, le Peuple de Dieu qui marche avec la Parole de Dieu et qui est en
dialogue avec Dieu. En �coutant Dieu, on apprend � �couter la Parole de Dieu et
puis �galement � l'interpr�ter. Et ainsi, la Parole de Dieu devient pr�sente,
car les personnes individuelles meurent, mais le sujet vital, le Peuple de Dieu,
est toujours vivant, et est identique au fil des mill�naires : c'est toujours le
m�me sujet vivant, dans lequel vit la Parole.
Ainsi s'expliquent �galement de nombreuses structures des Saintes �glises, en
particulier ce que l'on appelle la � relecture �. Un texte ancien est relu dans
un autre livre, par exemple cent ans plus tard, et alors, on comprend pleinement
ce qui n'�tait pas encore perceptible � cette �poque, m�me si cela �tait d�j�
contenu dans le texte pr�c�dent. Et il est relu encore une nouvelle fois, plus
tard, et une fois de plus, on comprend d'autres aspects, d'autres dimensions de
la Parole. C'est ainsi, dans cette relecture et r��criture dans le cadre d'une
continuit� profonde, tandis que se succ�daient les temps de l'attente, que se
dont d�velopp�es les Saintes �glises. Enfin, avec la venue du Christ et
l'exp�rience des ap�tres, la parole est devenue d�finitive, de sorte qu'il n'y a
plus de r��critures, mais des approfondissements de notre compr�hension
continuent d'�tre n�cessaires. Le Seigneur a dit : � L'Esprit Saint vous
introduira dans une profondeur que vous ne pouvez pas comprendre � pr�sent �.
La communion de l'�glise est donc le sujet vivant des �glises. Mais � pr�sent
�galement, le sujet principal est le Seigneur lui-m�me, qui continue � parler
dans les �glises qui sont entre nos mains. Je pense que nous devons apprendre
ces trois �l�ments: lire dans un dialogue personnel avec le Seigneur; lire
accompagn�s par des ma�tres qui ont l'exp�rience de la foi, qui sont entr�s dans
les Saintes �glises; lire au sein de la grande communaut� de l'�glise, dans la
Liturgie de laquelle ces �v�nements deviennent toujours � nouveau pr�sents, dans
laquelle le Seigneur parle � pr�sent avec nous, afin que nous entrions toujours
plus dans les Saintes �glises, dans lesquelles Dieu parle r�ellement avec nous
aujourd'hui.
2. Tr�s Saint-P�re, je m'appelle Anna, j'ai 19 ans, je fais des �tudes de
litt�rature et je fais partie de la paroisse � Santa Maria del Carmelo �. L'un
des probl�mes auxquels nous sommes le plus confront�s est le probl�me affectif.
Nous avons souvent des difficult�s � aimer. Oui, des difficult�s : car il est
facile de confondre l'amour avec l'�go�sme, en particulier aujourd'hui, o� une
grande partie des m�dias nous impose presque une vision de la sexualit�
individualiste, s�cularis�e, o� tout semble permis, et tout est autoris� au nom
de la libert� et de la conscience des personnes. La famille fond�e sur le
mariage semble d�sormais n'�tre plus qu'une invention de l'�glise, sans parler
des relations avant le mariage, dont l'interdiction appara�t m�me � un grand
nombre d'entre nous, croyants, comme une chose incompr�hensible ou hors du
temps... Sachant qu'un grand nombre d'entre nous essayent de vivre leur vie
affective de fa�on responsable, pourriez-vous nous expliquer ce que la Parole de
Dieu dit � ce propos ? Merci.
Il s'agit d'une question importante et y r�pondre en quelques minutes n'est
certainement pas possible, mais je vais essayer de dire quelque chose. Anna
elle-m�me a d�j� apport� des r�ponses lorsqu'elle a dit qu'aujourd'hui, l'amour
est souvent mal interpr�t� dans la mesure o� il est pr�sent� comme une
exp�rience �go�ste, alors qu'en r�alit�, il s'agit d'un abandon de soi qui
permet de se trouver. Elle a �galement dit qu'une culture de la consommation
fausse notre vie en raison d'un relativisme qui semble tout nous permettre, mais
qui en r�alit� nous vide. Mais alors, �coutons la Parole de Dieu � ce propos.
Anna voulait savoir � juste titre ce que la Parole de Dieu dit � ce sujet. Pour
ma part, je trouve tr�s beau que d�s les premi�res pages des Saintes �glises,
imm�diatement apr�s le r�cit de la Cr�ation de l'homme, nous trouvions la
d�finition de l'amour et du mariage. L'auteur sacr� nous dit � Ainsi donc,
l'homme quittera son p�re et sa m�re pour s'attacher � sa femme, et les deux ne
feront qu'une seule chair, une seule existence �. Nous sommes au d�but et nous
trouvons d�j� une proph�tie de ce qu'est le mariage ; et cette d�finition
demeure identique �galement dans le Nouveau Testament. Le mariage signifie
suivre l'autre dans l'amour et devenir ainsi une seule existence, une seule
chair, et donc ins�parables ; une nouvelle existence qui na�t de cette communion
d'amour, qui unit et cr�e ainsi �galement l'avenir. Les th�ologiens du moyen
�ge, en interpr�tant cette affirmation qui se trouve au d�but des Saintes
�glises, ont dit que le mariage a �t� le premier des sept Sacrements institu�
par Dieu, ayant �t� d�j� institu� au moment de la cr�ation, au Paradis, au d�but
de l'histoire, et avant toute histoire humaine. Il s'agit d'un sacrement du
Cr�ateur de l'univers, et donc inscrit pr�cis�ment dans l'�tre humain lui-m�me,
qui est orient� vers ce chemin, dans lequel l'homme abandonne ses parents et
s'unit � sa femme pour former une seule chair, afin que les deux ne deviennent
qu'une seule existence. Le sacrement du mariage n'est donc pas une invention de
l'�glise, il a r�ellement �t� �co-cr�� avec l'homme en tant que tel, en tant
que fruit du dynamisme de l'amour, dans lequel l'homme et la femme se trouvent
mutuellement et trouvent ainsi �galement le Cr�ateur qui les a appel�s �
l'amour. Il est vrai que l'homme est tomb� et a �t� chass� du Paradis, ou, en
d'autres termes, plus modernes, il est vrai que toutes les cultures ont �t�
souill�es par le p�ch�, par les erreurs de l'homme dans son histoire, et ainsi,
le dessein initial inscrit dans notre nature appara�t obscurci. En effet, dans
les cultures humaines, nous trouvons cet obscurcissement du dessein originel de
Dieu. Dans le m�me temps, toutefois, en observant les cultures, toute l'histoire
culturelle de l'humanit�, nous constatons �galement que l'homme n'a jamais pu
totalement oublier ce dessein qui existe dans la profondeur de son �tre. Il a
toujours su, en un certain sens, que les autres formes de relations entre
l'homme et la femme ne correspondaient pas r�ellement au dessein originel de son
�tre. Et ainsi, dans les cultures, en particulier dans les grandes cultures,
nous constatons toujours qu'elles s'orientent vers cette r�alit�, la monogamie,
l'homme et la femme ne faisant qu'une seule chair. Ainsi, c'est dans la fid�lit�
que peut grandir une nouvelle g�n�ration, que peut se poursuivre une tradition
culturelle, se renouvelant et r�alisant, dans la continuit�, un progr�s
authentique.
Le Seigneur, qui a parl� de cela dans la langue des proph�tes d'Isra�l, en
�voquant la permission de divorcer de la part de Mo�se, a dit : � C'est en
raison de votre duret� de c�ur �. Apr�s le p�ch�, le c�ur est devenu � dur �,
mais tel n'�tait pas le dessein du Cr�ateur et les Proph�tes ont insist�
toujours plus clairement sur ce dessein originel. Pour renouveler l'homme, le
Seigneur � en faisant allusion aux voix proph�tiques qui ont toujours guid�
Isra�l vers la clart� de la monogamie � a reconnu avec Ez�chiel que nous avons
besoin � pour vivre cette vocation, d'un c�ur nouveau; au lieu du c�ur de pierre
� comme dit Ez�chiel � nous avons besoin d'un c�ur de chair, d'un c�ur
v�ritablement humain. Et le Seigneur, dans le Bapt�me, � travers la foi, �
greffe � en nous ce c�ur nouveau. Il ne s'agit pas d'une greffe physique, mais
nous pouvons peut-�tre nous servir pr�cis�ment de cette comparaison : apr�s la
greffe, il est n�cessaire que l'organisme re�oive des soins, qu'il b�n�ficie des
m�dicaments n�cessaires pour pouvoir vivre avec son nouveau c�ur, afin que
celui-ci devienne � son c�ur �, et non le � c�ur d'un autre �. Dans cette �
greffe spirituelle �, o� le Seigneur nous offre un c�ur nouveau, un c�ur ouvert
au Cr�ateur, � la vocation de Dieu, nous avons d�autant plus besoin de
traitements ad�quats, pour pouvoir vivre avec ce c�ur nouveau ; il faut avoir
recours � des m�dicaments adapt�s afin qu'il devienne vraiment � notre c�ur �.
En vivant ainsi dans la communion avec le Christ, avec son �glise, le nouveau
c�ur devient r�ellement � notre c�ur � et le mariage devient possible. L'amour
exclusif entre un homme et une femme, la vie � deux projet�e par le Cr�ateur
devient possible, m�me si le climat de notre monde la rend difficile, jusqu'� la
faire appara�tre impossible.
Le Seigneur nous donne un c�ur nouveau et nous devons vivre avec ce c�ur
nouveau, en utilisant les th�rapies opportunes afin qu'il soit r�ellement � le
n�tre �. C'est ainsi que nous vivons selon ce que le Cr�ateur nous a donn� et
cela engendre une vie v�ritablement heureuse. En effet, nous pouvons le voir
�galement dans ce monde, en d�pit des nombreux autres mod�les de vie: il existe
tant de familles chr�tiennes qui vivent avec fid�lit� et joie la vie et l'amour
indiqu�s par le Cr�ateur, et c'est ainsi que se d�veloppe une nouvelle humanit�.
Et enfin, j'ajouterais : nous savons tous que pour atteindre un objectif en
sport et au niveau professionnel, la discipline et les sacrifices sont
n�cessaires. Mais tout cela est ensuite couronn� de succ�s, d'avoir atteint un
objectif tant d�sir�. De la m�me fa�on, la vie elle-m�me, c'est-�-dire devenir
hommes selon le dessein de J�sus, exige des sacrifices; toutefois, il ne s�agit
pas d�une chose n�gative, au contraire, ils aident � vivre en tant qu'homme avec
un c�ur nouveau, � vivre une vie v�ritablement humaine et heureuse. Etant donn�
qu'il existe une culture de la consommation qui veut nous emp�cher de vivre
selon le dessein du Cr�ateur, nous devons avoir le courage de cr�er des �lots,
des oasis, puis de grands terrains de culture catholique, dans lesquels on vit
le dessein du Cr�ateur.
3. Tr�s Saint-P�re, je m'appelle Inelida, j'ai 17 ans, je suis Aide cheftaine
Scout chez les Louveteaux dans la paroisse � San Gregorio Barberigo � et je fais
mes �tudes au lyc�e artistique � Mario Mafai �.
Dans votre Message pour la XXIe Journ�e mondiale de la Jeunesse, vous nous avez
dit qu'il � est urgent que naisse une nouvelle g�n�ration d'ap�tres enracin�s
dans la Parole du Christ �. Ce sont des paroles si fortes et si exigeantes
qu'elles font presque peur. Bien s�r, nous aussi, nous voudrions �tre de
nouveaux ap�tres mais voulez-vous nous expliquer plus pr�cis�ment ce que sont,
d'apr�s vous, les principaux d�fis � affronter � notre �poque, et comment vous
imaginez vous-m�me ces nouveaux Ap�tres? En d'autres termes : qu'attendez-vous
de nous, Saintet� ?
Nous nous demandons tous ce que le Seigneur attend de nous. Il me semble que le
grand d�fi de notre temps � c'est ce que me disent �galement les �v�ques en
visite � ad limina �, ceux d'Afrique par exemple � soit la s�cularisation :
c'est-�-dire une fa�on de vivre et de pr�senter le monde comme � si Deus non daretur �, c'est-�-dire comme si Dieu n'existait pas. On veut r�duire Dieu � la
sph�re du priv�, � un sentiment, comme s'Il n'�tait pas une r�alit� objective et
ainsi, chacun forme son propre projet de vie. Mais cette vision qui se pr�sente
comme si elle �tait scientifique, n'accepte comme valable que ce qui peut �tre
v�rifi� par l'exp�rience. Avec un Dieu qui ne se pr�te pas � l'exp�rience
imm�diate, cette vision finit par d�chirer la soci�t� �galement : le r�sultat
est en effet que chacun fait son propre projet et � la fin, tous s'opposent les
uns aux autres. Une situation, comme on le voit, absolument invivable. Nous
devons rendre Dieu � nouveau pr�sent dans nos soci�t�s. Cela me semble �tre la
premi�re n�cessit� : que Dieu soit � nouveau pr�sent dans notre vie, que nous ne
vivions pas comme si nous �tions autonomes, autoris�s � inventer ce que sont la
libert� et la vie. Nous devons prendre acte du fait que nous sommes des
cr�atures, constater qu'il y a un Dieu qui nous a cr��s et que demeurer dans sa
volont� n'est pas une d�pendance, mais un don d'amour qui nous fait vivre.
Le premier point est donc de conna�tre Dieu, de le conna�tre toujours mieux, de
reconna�tre dans ma vie que Dieu est l�, et que Dieu y joue un r�le. Le second
point � si nous reconnaissons que Dieu est l�, que notre libert� est une libert�
partag�e avec les autres et qu'il doit donc y avoir un param�tre commun pour
construire une r�alit� commune � le second point, disais-je, soul�ve la question
: quel Dieu ? Il existe en effet tant de fausses images de Dieu, d'un Dieu
violent, etc. La deuxi�me question est donc : reconna�tre le Dieu qui nous a
montr� son visage en J�sus, qui a souffert pour nous, qui nous a aim�s jusqu'�
la mort et ainsi, a vaincu la violence. Il faut rendre pr�sent, avant tout dans
notre � propre vie �, le Dieu vivant, le Dieu qui n'est pas un inconnu, un Dieu
invent�, un Dieu uniquement pens�, mais un Dieu qui s'est montr�, qui s'est
r�v�l�, et qui a r�v�l� son visage. Ce n'est qu'ainsi que notre vie devient
vraie, v�ritablement humaine et ce n�est qu�ainsi �galement, que les crit�res du
v�ritable humanisme deviennent pr�sents dans la soci�t�. Ici aussi vaut le
principe selon lequel, comme je l'avais dit dans la premi�re r�ponse, nous ne
pouvons pas construire seuls cette vie juste et droite, mais nous devons marcher
en compagnie d'amis justes et droits, de compagnons avec lesquels nous pouvons
faire l'exp�rience que Dieu existe et qu'il est beau de marcher avec Dieu. Et
marcher dans la grande communaut� de l'�glise, qui nous pr�sente au fil des
si�cles la pr�sence du Dieu qui parle, qui agit, qui nous accompagne. Je dirais
donc : trouver Dieu, trouver le Dieu qui s'est r�v�l� en J�sus Christ, marcher
en compagnie de sa grande famille, avec nos fr�res et s�urs qui sont la famille
de Dieu, cela me semble �tre le contenu essentiel de cet apostolat dont j'ai
parl�.
4. Je m'appelle Vittorio, je viens de la Paroisse � San Giovanni Bosco � �
Cinecitt�, j'ai 20 ans et j'�tudie les Sciences de l'Education � l'Universit� de
Tor Vergata.
Toujours dans votre Message, vous nous invitez � ne pas avoir peur de r�pondre
avec g�n�rosit� au Seigneur, en particulier lorsqu'il propose de le suivre dans
la vie consacr�e ou dans la vie sacerdotale. Vous nous dites de ne pas avoir
peur, d'avoir confiance en Lui et que nous ne serons pas d��us. Un grand nombre
d'entre nous, ici pr�sents ou parmi ceux qui nous suivent chez eux ce soir � la
t�l�vision pensent, j'en suis convaincu, � suivre J�sus sur une voie de
cons�cration sp�ciale, mais il n'est pas toujours facile de comprendre si
celle-ci sera la juste voie. Pouvez-vous nous dire comment vous avez fait pour
comprendre quelle �tait votre vocation? Pouvez-vous nous donner des conseils
pour mieux comprendre si le Seigneur nous appelle � le suivre dans la vie
consacr�e ou sacerdotale ? Je vous remercie.
Pour ma part, j'ai grandi dans un monde tr�s diff�rent du monde actuel, mais �
la fin, les situations se ressemblent. D'une part, il y avait encore la
situation de � chr�tient� �, dans laquelle il �tait normal d'aller � l'�glise et
d'accepter la foi comme la r�v�lation de Dieu et de chercher � vivre selon la
r�v�lation ; d'autre part, il y avait le r�gime nazi, qui affirmait � voix haute
: � Dans la nouvelle Allemagne il n'y aura plus de pr�tres, il n'y aura plus de
vie consacr�e, nous n'avons plus besoin de ces gens-l� ; cherchez une autre
profession �. Mais pr�cis�ment en entendant ces voix � fortes �, dans la
confrontation avec la brutalit� de ce syst�me au visage inhumain, j'ai compris
qu'il y avait, en revanche, un grand besoin de pr�tres. Ce contraste, voir cette
culture antihumaine, m'a confirm� dans la conviction que le Seigneur, l'�vangile,
la foi nous montraient la voie juste et que nous devions nous engager pour que
cette voie survive. Dans cette situation, la vocation au sacerdoce a grandi
presque naturellement en moi et sans grands �v�nements de conversion. En outre,
deux choses m'ont aid� sur ce chemin: d�s l'enfance, aid� par mes parents et par
mon cur�, j'ai d�couvert la beaut� de la Liturgie et je l'ai aim�e de plus en
plus, car je sentais qu�elle laissait transpara�tre la beaut� divine et que le
ciel s'ouvrait devant nous ; le deuxi�me �l�ment a �t� la d�couverte de la
beaut� et de la connaissance, la connaissance de Dieu, les Saintes �glises,
gr�ce auxquelles il est possible de s'introduire dans cette grande aventure du
dialogue avec Dieu qu'est la th�ologie. Ainsi, cela a �t� une joie d'entrer dans
ce travail mill�naire de la th�ologie, dans cette c�l�bration de la liturgie,
dans laquelle Dieu est avec nous et se r�jouit avec nous.
Naturellement les difficult�s n'ont pas manqu�. Je me demandais si j'avais
r�ellement la capacit� de vivre le c�libat pendant toute la vie. Etant un homme
de formation th�orique et non pratique, je savais �galement qu'il ne suffisait
pas d'aimer la th�ologie pour �tre un bon pr�tre, mais qu'il �tait n�cessaire
d��tre toujours disponible envers les jeunes, les personnes �g�es, les malades,
les pauvres ; qu�il �tait n�cessaire d'�tre simple avec les simples. La
th�ologie est belle, mais la simplicit� de la parole et de la vie chr�tienne est
�galement n�cessaire. Et ainsi, je me demandais : serai-je en mesure de vivre
tout cela et de ne pas vivre de mani�re unilat�rale, d'�tre seulement un
th�ologien etc.? Mais le Seigneur m'a aid� et, surtout, la compagnie de mes
amis, de bons pr�tres et de ma�tres m'a aid�e.
En revenant � la question, je pense qu'il est important d'�tre attentifs aux
gestes du Seigneur sur notre chemin. Il nous parle � travers des �v�nements, �
travers des personnes, � travers des rencontres : il faut �tre attentifs � tout
cela. Ensuite, c'est le deuxi�me point, entrer r�ellement dans une relation
d'amiti� avec J�sus, dans une relation personnelle avec Lui et ne pas savoir
seulement par les autres ou par les livres qui est J�sus, mais vivre une
relation toujours plus approfondie d'amiti� personnelle avec J�sus, dans
laquelle nous pouvons commencer � comprendre ce qu'Il nous demande. Et ensuite,
l'attention � ce que je suis, � mes capacit�s : d'une part du courage et de
l'autre de l'humilit�, de la confiance et une ouverture, �galement avec l'aide
des amis, de l'autorit� de l'�glise et aussi des pr�tres, des familles :
qu'est-ce que le Seigneur veut de moi ? Bien s�r, cela reste toujours une grande
aventure, mais la vie ne peut r�ussir que si nous avons le courge de l'aventure,
la confiance dans le fait que le Seigneur ne me laissera jamais seul, que le
Seigneur m'accompagnera, m'aidera.
5. Saint-P�re, je m'appelle Giovanni, j'ai 17 ans, je fais mes �tudes au Lyc�e
scientifique technologique � Giovanni Giorgi � � Rome et j'appartiens � la
paroisse � Santa Maria Madre della Misericordia �.
Je vous demande de nous aider � mieux comprendre comment la r�v�lation biblique
et les th�ories scientifiques peuvent converger dans la recherche de la v�rit�.
Nous sommes souvent conduits � croire que la science et la foi sont ennemies
entre elles ; que la science et la technique sont la m�me chose ; que la logique
math�matique a tout d�couvert ; que le monde est le fruit du hasard, et que si
les math�matiques n'ont pas d�couvert le th�or�me-Dieu c'est tout simplement
parce que Dieu n'existe pas. En somme, surtout lorsque nous faisons nos �tudes,
il n'est pas toujours facile de tout ramener � un projet divin, sous-jacent � la
nature et � l'histoire de l'Homme. Ainsi, parfois, la foi vacille ou se r�duit �
un simple acte sentimental. Moi aussi, Saint-P�re, comme tous les jeunes, j'ai
soif de V�rit� : mais comment puis-je faire pour harmoniser la science et la foi
?
Le grand Galil�e a dit que Dieu a �crit le livre de la nature sous forme de
langage math�matique. Il �tait convaincu que Dieu nous a donn� deux livres :
celui des Saintes �critures et celui de la nature. Et le langage de la nature �
telle �tait sa conviction � c�est les math�matiques, qui sont donc un langage de
Dieu, du Cr�ateur. R�fl�chissons � pr�sent sur ce que sont les math�matiques :
en soi, il s'agit d'un syst�me abstrait, d'une invention de l'esprit humain, qui
en tant que tel, dans sa puret�, n'existe pas. Il est toujours r�alis� de
mani�re approximative, mais � en tant que tel � c'est un syst�me intellectuel,
une grande invention g�niale de l'esprit humain. La chose surprenante est que
cette invention de notre esprit humain est vraiment la clef pour comprendre la
nature, que la nature est r�ellement structur�e de fa�on math�matique et que nos
math�matiques, invent�es par notre esprit, sont r�ellement l'instrument pour
pouvoir travailler avec la nature, pour la mettre � notre service, pour
l'instrumentaliser � travers la technique.
Cela me semble une chose presque incroyable qu'une invention de l'esprit humain
et la structure de l'univers co�ncident : les math�matiques, que nous avons
invent�es, nous donnent r�ellement acc�s � la nature de l'univers et nous le
rendent utilisable. La structure intellectuelle du sujet humain et la structure
objective de la r�alit� co�ncident donc : la raison subjective et la raison
objective dans la nature sont identiques. Je pense que cette co�ncidence entre
ce que nous avons pens� et la fa�on dont se r�alise et se comporte la nature est
une �nigme et un grand d�fi, car nous voyons que, � la fin, c'est � une � raison
qui les relie toutes les deux : notre raison ne pourrait pas d�couvrir cette
autre, s'il n'existait pas une raison identique � la source de toutes les deux.
Dans ce sens, il me semble pr�cis�ment que les math�matiques � dans lesquelles,
en tant que telles, Dieu ne peut appara�tre �, nous montrent la structure
intelligente de l'univers. Certes, les th�ories du chaos existent �galement,
mais elles sont limit�es car si le chaos prenait le dessus, toute la technique
deviendrait impossible. Ce n'est que parce que notre math�matique est fiable que
la technique est fiable. Notre science, qui permet finalement de travailler avec
les �nergies de la nature, suppose une structure fiable, intelligente, de la
mati�re. Et ainsi, nous voyons qu'il y a une rationalit� subjective et une
rationalit� objective de la mati�re, qui co�ncident. Naturellement, personne ne
peut prouver � comme on le prouve par l'exp�rience, dans les lois techniques �
que les deux soient r�ellement le fruit d'une unique intelligence, mais il me
semble que cette unit� de l'intelligence, derri�re les deux intelligences,
appara�t r�ellement dans notre monde. Et plus nous pouvons instrumentaliser le
monde avec notre intelligence, plus appara�t le dessein de la Cr�ation.
A la fin, pour arriver � la question d�finitive, je dirais : Dieu existe, ou il
n'existe pas. Il n'existe que deux options. Ou l'on reconna�t la priorit� de la
raison, de la Raison cr�atrice qui est � l'origine de tout et le principe de
tout � la priorit� de la raison est �galement la priorit� de la libert� � ou
l'on soutient la priorit� de l'irrationnel, selon laquelle tout ce qui
fonctionne sur notre terre ou dans notre vie ne serait qu'occasionnel, marginal,
un produit irrationnel � la raison serait un produit de l'irrationalit�. On ne
peut pas en ultime analyse � prouver � l'un ou l'autre projet, mais la grande
option du christianisme est l'option pour la rationalit� et pour la priorit� de
la raison. Cela me semble une excellente option, qui nous montre que derri�re
tout se trouve une grande intelligence, � laquelle nous pouvons nous fier.
Mais le v�ritable probl�me contre la foi aujourd'hui me semble �tre le mal dans
le monde : on se demande comment il peut �tre compatible avec cette rationalit�
du Cr�ateur. Et ici, nous avons v�ritablement besoin du Dieu qui s'est fait
chair et qui nous montre qu'Il n'est pas une raison math�matique, mais que cette
raison originelle est �galement Amour. Si nous regardons les grandes options,
l'option chr�tienne est �galement aujourd'hui la plus rationnelle et la plus
humaine. C'est pourquoi nous pouvons �laborer avec confiance une philosophie,
une vision du monde qui soit fond�e sur cette priorit� de la raison, sur cette
confiance que la Raison cr�atrice est amour, et que cet amour est Dieu.
Le programme des c�r�monies de la Semaine Sainte pr�sid�es par le pape Beno�t XVI, tel qu'il a �t� publi� par l'Office des C�r�monies liturgiques du Souverain Pontife.
Premi�re semaine Sainte du pape Beno�t XVI
Beno�t
XVI r�pond aux questions des jeunes
Beno�t XVI
: La Croix est le v�ritable arbre de la vie
Eucharistie, Sacrement de la Mis�ricorde. 11.04.2006 - BENO�T XVI
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